Le
métier à tisser Par sa composition, il symbolise déjà tout
l'Univers. - Un bâti supportant deux ensouples. L'une placée à l'arrière
et garnie des fils de chaîne est censée représenter le Ciel et tout ce
qui peut l'habiter (Divinité, forces cosmiques, ...). L'autre, à l'avant
du métier, la Terre (l'Homme, les forces telluriques). - La chaîne formée
de fils tendus entre ces deux ensouples, met en contact ces deux forces
; elle représente les lois du monde, l'élément passif et immuable de l'ensemble.
- La trame, cheminant entre ces fils de chaîne, mue par le va-et-vient
de la navette, représente l'élément vivant, actif et variable, l'événement
qui peut se produire en cheminant au travers des fils de chaîne. C'est
cette dernière qui va donner la vie au métier à tisser. |
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Par son
cheminement, de gauche à droite et de droite à gauche, les duites s'accumulant
s'agglomérant les unes contre les autres la trame semble vouloir écourter
la distance séparant les deux ensouples, rapprochant ainsi ces deux mondes.
Malheureusement, l'ensouple avant est gourmande de duites et tire à elle
ce qui vient d'être tissé, si bien que les deux mondes ne se rencontrent
pas. Au-delà de la réalité nous pouvons voir dans ce mouvement l'Homme en
quête de la Divinité, l'Homme à la recherche du Savoir, l'initiation progressive
du Chercheur constamment laissé sur sa faim, l'ensouple avant lui proposant
toujours de nouveaux domaines à explorer. Ce mouvement, d'une ensouple à
l'autre, symbolise l'élévation spirituelle, l'initiation continue, sans
fin ; c'est une prière par laquelle on cherche à s'élever jusqu'à la cime
des rayons divins et bienfaisants de la chaîne. Le fil de chaîne relie,
en somme, le Créateur à la créature et permet à celle-ci de se rapprocher
de celui-ci. Le fil de trame est la démarche que fait la créature pour se
rapprocher du Créateur. Nous avons donc un second mouvement sur le métier
à tisser : celui de la navette. |
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