La quenouille est aussi et surtout l'emblème de l'organe sexuel féminin en sa virginité, comme le montrait l'exemple précédent. Si vous avez l'occasion de visiter la Camargue, faites un détour vers l'église du XIIe siècle des Saintes Maries de la Mer et allez admirer dans l'abside ce magnifique chapiteau présentant la Vierge Marie tenant sa quenouille d'une main, son fuseau de l'autre. Il est inutile de raconter en long et en large le conte de Perrault " La Belle au Bois Dormant "; Belle qui se pique avec la quenouille, s'endort et se réveille sous les baisers ardents du Prince charmant, après quoi elle eût beaucoup d'enfants. I1 est un conte du même auteur, moins bien connu, qui illustre ce passage de l'adolescence à la vie amoureuse. C'est celui de " l'Adroite Princesse " dans lequel il nous narre les aventures de trois soeurs face à un autre prince charmant. Deux des trois soeurs brisent leurs quenouilles sous l'ardeur du prince, seule la troisième la garde intacte. La quenouille symbolise donc le commencement de la vie amoureuse, l'initiation à l'amour sexuel, à condition qu'elle soit brisée ou offerte par un prétendant. Une chanson, interprétée aussi par la Bamboche illustre ce fait : " les 180 Pucelles ", chanson où une belle jeune fille offensée par un roi de passage, se bat en duel contre celui-ci, afin de sauver son honneur bafoué. Duel où elle ne semble avoir aucune chance car elle se bat avec sa quenouille contre l'épée du roi. Mais la quenouille est une arme terrible car la jeune fille tue le roi et reprend sa place auprès des 179 Pucelles.

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